Comité sectoriel de main-d'œuvre des industries des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine

Portrait des trois industries

Le Diagnostic des besoins de main-d’œuvre et de formation 2009-2010 brosse un tableau de la situation macroéconomique des secteurs des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine. 

INDUSTRIE DU MEUBLE

SOMMAIRE
Après avoir connu une croissance fulgurante des exportations et des effectifs au cours de la période 1998-2004, l’industrie du meuble est ensuite amenée à se repositionner graduellement sur le marché canadien en raison de la concurrence des produits asiatiques aux États-Unis, du raffermissement du huard et de la récession américaine. D’importants fabricants ferment leurs portes. D’autres réussissent à s’adapter en misant sur de la main-d’œuvre plus compétente et flexible, sur des équipements modernes et sur des modes de production en îlots afin d’accroître la productivité.

PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
L’industrie du meuble résidentiel, institutionnel et commercial connaît une croissance du produit intérieur brut (P.I.B.) nettement supérieure (36,9 %) à la moyenne manufacturière québécoise (9,2 %) entre 1998 et 2005. Celle des entreprises de menuiseries préfabriquées croît de 98,6 % durant cette période. Mais à partir de 2001, les signes d’essoufflement apparaissent. S’ensuit une période de déclin graduel jusqu’à nos jours. Il y a une seule exception au tableau : le créneau des meubles d’établissement institutionnel.

BALANCE COMMERCIALE
Depuis plus d’une décennie, globalement, la situation se détériore à ce chapitre, considérant que l’évolution des fluctuations s’exprime en dollars courants.

La balance commerciale des quatre créneaux de l’industrie de la fabrication de meubles de maison (rembourrés, de bois, matelas et autres) régresse de façon spectaculaire depuis 1998. À l’époque, trois d’entre eux occupent déjà une position vulnérable (un bilan négatif, deux légèrement positifs). En 2008, tous les sous-secteurs présentent un écart défavorable entre les importations et les exportations. C’est surtout les manufacturiers produisant des meubles rembourrés et de bois qui enregistrent le plus important recul.

Du côté des quatre marchés de référence de l’industrie de la fabrication de meubles d’établissement institutionnel et commercial, ils maintiennent toujours un bilan légèrement positif en 2008, après avoir atteint des sommets en 2002-2003. La fabrication de bureaux en bois et menuiseries architecturales perd moins de terrain que les autres depuis 13 ans (143 à 121 millions de dollars). Mais le secteur de la menuiserie préfabriquée se contracte de 94 millions (100 à 6 millions de dollars) entre 1998 et 2008.

Il va sans dire que l’appréciation du dollar canadien, la récession aux États-Unis et la concurrence asiatique, ces trois dernières années, n’améliorent certes pas le sort des manufacturiers.

VALEUR DES EXPORTATIONS
Après le boom des années 1998 à 2001, la valeur des exportations de l’industrie du meuble commence à diminuer. Le déclin s’amorce à partir de 2002 dans les marchés du meuble résidentiel et du mobilier de bureau de bois. À partir de 2004, tous les créneaux du secteur exportent de moins en moins en raison de l’appréciation du dollar canadien et de la présence de la concurrence des produits asiatiques.

Entre 2002 et 2008, la fonte des exportations est majeure chez les fabricants de bureaux de bois et boiseries architecturales (224 à 139 millions de dollars), de meubles d’établissement institutionnel (159 à 67 millions de dollars), de meubles résidentiels de bois (525 à 156 millions de dollars), de meubles rembourrés (133 à 33 millions de dollars) et de menuiseries préfabriquées (287 à 126 millions de dollars). En 2008, dans tous les marchés, les livraisons manufacturières à l’étranger chutent en dessous du plancher de 1998-1999. Ces trois dernières années, la réduction des exportations s’accentue probablement en raison de la conjoncture économique difficile.

REPOSITIONNEMENT DU MARCHÉ CANADIEN
Trois groupes d’exportateurs de meubles réussissent à bien rediriger les livraisons manufacturières à l’étranger sur le marché intérieur, principalement entre 2004 et 2007. Citons la progression, entre 1997 et 2007, des fabricants de meubles de maison en bois (276 à 764 millions de dollars), de meubles d’établissement institutionnel (120 à 346 millions de dollars), de meubles commerciaux (14 à 254 millions de dollars). Par contre, les manufacturiers de meubles rembourrés et de matelas, qui bénéficient d’une forte croissance entre 1998 et 2002, ne parviennent pas à faire la transition.

Aucune donnée récente ne permet d’affirmer que le redéploiement stratégique sur le marché domestique s’accroît ou s’étend à l’ensemble des exportateurs depuis trois ans.

EMPLOIS
Après une forte croissance entre 1998 et 2002, l’emploi dans l’industrie du meuble amorce un mouvement descendant à partir de 2002 jusqu’à nos jours.

Le créneau du mobilier de maison passe de 15 908 à 12 760 emplois en 2007. Jusque-là, l’effectif du secteur du meuble institutionnel et commercial bouge globalement peu (10 674 à 9947). Même que le mobilier d’établissement institutionnel et commercial gagne du terrain. Mais depuis quatre ans, les pertes se généralisent à toutes les activités en raison de la récession américaine et de la force du dollar canadien.

Notons que depuis 2001, le nombre de postes reliés à la production baisse beaucoup, alors que la quantité de postes administratifs augmente légèrement. C’est que le passage d’un mode traditionnel de production au lean manufacturing nécessite plus de professionnels, d’ingénieurs et de techniciens.

PRÉVISIONS DE L’EMPLOI
Une enquête de la Direction de l’analyse et de l’information sur le marché du travail d’Emploi-Québec publiée en 2010 prévoit une décroissance de l’emploi dans le secteur du meuble d’ici à 2014. Le Comité sectoriel de main-d’œuvre estime que s’il y avait croissance, elle serait plutôt faible (0 à 1 %) au cours de la période 2011-2015. 
L’évolution de l’emploi dans le secteur pour la période 2011-2015 est tributaire de la reprise économique et de la capacité des manufacturiers à accroître leur productivité pour reprendre des parts de marché face aux importations en provenance des pays émergents. En principe, l’augmentation de la productivité devrait se faire par le biais du développement de la poly-compétence des travailleurs et de l’introduction de nouvelles technologies.

MISES À PIED
La main-d’œuvre dans l’industrie du meuble régresse de façon significative depuis quatre ans. On parle d’un délestage de 8500 emplois entre 2002 et 2006, selon une compilation approximative de Statistique Canada tirée des données de la population active. De fait, l’effectif glisse d’environ 20 %, soit de 43 000 à 34 500. Pendant cette période, trois sondages menés par le Comité sectoriel recensent pour leur part qu’environ 3500 travailleurs perdent leur gagne-pain de façon définitive ou temporaire.

Ce chiffre est vraisemblablement plus élevé, puisque l’échantillon retenu de répondants représente 15 % (enquêtes 2002-2003 et 2004-2005) à 25 % (enquête 2005-2006) du nombre d’entreprises et la moitié de l’effectif dans le secteur. La très vive concurrence chinoise, la récession américaine et l’appréciation constante du huard continuent d’entraîner des changements organisationnels qui ont un impact sur le personnel.

Sans détenir des données fiables, il est loisible de croire que les compressions se poursuivent entre 2006 et 2009 : la récente enquête du Comité sectoriel montre qu’un manufacturier sur deux sondés (51 %) procède à des mises à pied définitives en 2009-2010. C’est 54 % dans les grandes entreprises. Les entreprises prévoient également une réduction des effectifs en 2011, mais de façon beaucoup moins importante (7 %).

PRÉVISIONS DES VENTES
Les perspectives de consolidation, voire de croissance (légère) des ventes, signalées dans la plupart des organisations lors de la consultation du Comité sectoriel, pourraient générer de nouveaux besoins de main-d’œuvre et de formation. Dans le secteur du meuble, 54 % des entreprises sondées escomptent une stabilité des recettes en 2010-2011, 32 % pressentent une hausse et 6 % une baisse. Les prévisions sont plus optimistes chez les entreprises comptant 10 employés et moins.

PRIORITÉS DE GESTION
Il faut considérer également une pression ascendante des besoins de personnel et de perfectionnement de la main-d’œuvre en emploi en raison des priorités de gestion qu’auront les fabricants d’ici à 2012, d’après le sondage du Comité sectoriel :

  • Amélioration du service à la clientèle (47 %)
  • Introduction des méthodes de production à valeur ajoutée (39 %)
  • Personnalisation des commandes (35 %)
  • Restructuration à la suite d’une baisse d’activité (33 %)
  • Réduction des délais de livraison (32 %)
  • Hausse de la mobilité professionnelle (32 %)
  • Changements technologiques et systèmes de production (25 %)

SITUATIONS À AMÉLIORER
En 2009-2010, près de six entreprises sur 10 (56 %) dans l’industrie ont manifesté des besoins de formation, selon l’enquête du Comité sectoriel. Les attentes augmentent passablement selon la taille de l’organisation, dès qu’elle compte de 11 à 25 employés et plus. Cette préoccupation traduit l’importance des situations à améliorer dans les usines :

  • Productivité (40 %)
  • Amélioration de la qualité des produits (36 %)
  • Accroissement de la polyvalence (35 %)
  • Utilisation optimale des équipements (26 %)
  • Réduction des délais de livraison (24 %)
  • Entretien préventif (22 %)

BESOINS DE MAIN-D’ŒUVRE
Un sondage récent du Comité sectoriel montre que les manufacturiers interrogés s’attendent à une stabilité des effectifs entre octobre 2010 et avril 2011. C’est le cas dans une proportion de 69 % des entreprises. Près d’un répondant sur quatre (23 %) prévoit une hausse des besoins, contre 4 % à peine qui craignent une baisse.

INDUSTRIE ARMOIRES DE CUISINE

SOMMAIRE
Après avoir connu une croissance fulgurante des exportations et des effectifs au cours de la période 1998-2004, l’industrie des armoires de cuisine, spécialement les entreprises qui vendent leurs produits à l’étranger, est ensuite amenée à se repositionner graduellement sur le marché canadien. La pression grandissante des importations asiatiques aux États-Unis, le raffermissement du huard et l’apparition récente de la récession américaine font mal. Les manufacturiers importants qui réussissent à s’adapter misent sur de la main-d’œuvre plus compétente et flexible, sur des équipements modernes et sur des modes de production en îlots afin d’accroître la productivité. Les petits fabricants, présents davantage dans un marché domestique, sont peu affectés en raison de la santé des industries de la construction, de la revente de maisons et de la rénovation.

PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
Entre 1998 et 2005, l’industrie des armoires de cuisine assiste à une très forte croissance du produit intérieur brut (P.I.B.) nettement supérieure (125,6 %) à la moyenne manufacturière québécoise (9,2 %). Mais à partir de 2007, des signes d’essoufflement apparaissent peu à peu avec la récession et l’appréciation du dollar canadien. C’est principalement attribuable aux difficultés des grandes entreprises sur le marché de l’exportation.

BALANCE COMMERCIALE
Entre 1998 et 2004, l’industrie des armoires de cuisine double le solde positif de la balance commerciale, passant à 331 millions de dollars. Quatre ans plus tard, en 2008, la descente est abrupte. C’était 149 millions de dollars. C’est-à-dire sous la barre des 167 millions de dollars d’il y a 13 ans. La saignée des quatre dernières années de la période (2002-2008) est d’autant plus importante, considérant que la base de calcul s’exprime en dollars courants.

Dans cet apparent effondrement, il faut toutefois convenir que la grande personnalisation des produits amenuise les occasions à l’exportation. Ce qui confine en soi un peu plus les fabricants au marché domestique. Il va sans dire que la pression des importations au Canada des produits provenant de l’Asie, ces trois dernières années, n’est pas de nature à faciliter la tâche des manufacturiers.

VALEUR DES EXPORTATIONS
Après une poussée fulgurante des exportations dans l’industrie des armoires de cuisine entre 1998 et 2004 (333 millions de dollars), en 2008, elles plongent sous la barre des 171 millions de dollars, atteinte il y a 13 ans. Ces trois dernières années, la réduction des exportations s’accentue faiblement en raison de la force du dollar canadien et de la conjoncture économique difficile aux États-Unis.

REPOSITIONNEMENT DU MARCHÉ CANADIEN
Les entreprises du secteur des armoires de cuisine qui exportaient la majorité de leurs produits n’ont pas connu beaucoup de succès en tentant de se repositionner sur le marché canadien entre 2004 et 2007. Mais, globalement, les fabricants ont quand même réussi à accroître les ventes au pays, passant de 236 à 531 millions de dollars durant une décennie à partir de 1997, grâce à la vigueur de l’industrie de la construction et de la rénovation. La croissance se maintient depuis trois ans, profitant de la santé du marché de la construction neuve, de la revente et de la rénovation.

EMPLOIS
Après une forte croissance entre 1998 et 2002 (4137 à 6143 travailleurs), l’emploi poursuit un peu plus lentement sa progression jusqu’à 2007 (7483) dans l’industrie de la fabrication des armoires de cuisine. Mais depuis quatre ans, la récession et la force du dollar canadien affectent l’effectif à la baisse, principalement dans les entreprises qui exportent.

Notons que depuis 2001, les postes reliés à la production ont baissé beaucoup, alors que les postes administratifs ont légèrement augmenté. Le passage d’un mode traditionnel de production à celui du lean manufacturing nécessite plus de professionnels, d’ingénieurs et de techniciens.

MISES À PIED
Entre 2002 et 2006, l’érosion de l’emploi est moins importante dans le secteur des armoires de cuisine. On parle d’une perte de l’ordre de 10 %. C’est un champ d’activité moins affecté par la compétition asiatique et la montée du dollar canadien, sauf en ce qui concerne les grands exportateurs. La grande majorité des manufacturiers évoluent dans un créneau régional et local.

Sans détenir des données fiables, il est loisible de croire que les compressions se poursuivent entre 2006 et 2009, puisque la récente enquête du Comité sectoriel montre qu’un manufacturier sur deux sondés (51 %) procède à des mises à pied définitives en 2009-2010. C’est 58 % dans les grandes entreprises. Les entreprises prévoient également une réduction de l’effectif en 2011 (10 %).

PRÉVISIONS DES VENTES
Les perspectives de consolidation et de croissance (légère) des ventes, signalées dans la plupart des organisations lors de la consultation du Comité sectoriel, pourraient générer de nouveaux besoins de main-d’œuvre et de formation. Dans le secteur des armoires de cuisine, 67 % des entreprises sondées prévoyaient une stabilité des recettes en 2010-2011, 32 % une hausse et 5 % une baisse. Les prévisions sont plus optimistes chez les entreprises comptant 10 employés et moins.

PRIORITÉS DE GESTION
Il faut considérer également une pression ascendante sur les besoins de personnel et de perfectionnement de la main-d’œuvre en emploi en raison des priorités de gestion qu’auront les fabricants d’ici à 2012, d’après le sondage du Comité sectoriel :

  • Amélioration du service à la clientèle (38 %)
  • Changements technologiques et systèmes de production (35 %)
  • Hausse de la mobilité professionnelle (33 %)
  • Introduction des méthodes de production à valeur ajoutée (32 %)
  • Réduction des délais de livraison (30 %)
  • Personnalisation des commandes (24 %)

SITUATIONS À AMÉLIORER
En 2009-2010, plus de six entreprises sur 10 (65 %) dans l’industrie ont manifesté des besoins de formation à l’occasion d’un sondage du Comité sectoriel. Les attentes augmentent passablement selon la taille de l’organisation, dès qu’elle compte de 11 à 25 employés et plus. Cette préoccupation traduit également l’importance des situations à améliorer dans les usines, selon la consultation du Comité sectoriel :

  • Productivité (44 %)
  • Amélioration de la qualité des produits (43 %)
  • Accroissement de la polyvalence (39 %)
  • Utilisation optimale des équipements (31 %)
  • Réduction des délais de livraison (31 %)
  • Entretien préventif (24 %)

BESOINS DE MAIN-D’ŒUVRE
Un sondage récent du Comité sectoriel met en lumière le fait que les manufacturiers interrogés s’attendent à une stabilité des effectifs entre octobre 2010 et avril 2011. C’est le cas dans une proportion de 67 % des entreprises. Près d’un répondant sur quatre (27 %) prévoit une hausse des besoins, contre 1 % à peine qui craignent une baisse.

INDUSTRIE PORTES ET FENÊTRES

SOMMAIRE
Après avoir connu une croissance fulgurante du volume des ventes et des effectifs au cours de la période 1998-2004, l’industrie des portes et fenêtres en bois et métal commence à perdre du terrain dans les livraisons à l’étranger, bien que les manufacturiers importants vendent surtout leurs produits au Canada. Ils sont davantage affectés par la baisse de l’activité économique en Ontario et dans l’ouest canadien ces dernières années. Les petits fabricants, eux, présents traditionnellement dans un marché régional, sont peu affectés en raison de la santé des industries de la construction, de la revente de maisons et de la rénovation. Mais ils se livrent une forte concurrence sur le plan du rapport qualité-prix, des délais de livraison et du service-client.

PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
L’industrie des portes et fenêtres de bois et de métal profite d’une très forte croissance du produit intérieur brut (P.I.B.) nettement supérieure (61,6 %) à la moyenne manufacturière québécoise (9,2 %) entre 1998 et 2005. Mais en 2004-2005, les signes d’essoufflement apparaissent. On note un recul de 9,7 %. Cette glissade se prolonge lentement depuis ces six dernières années. Aucune donnée n’est disponible afin de mesurer l’évolution du P.I.B. dans le créneau des portes et fenêtres en PVC et aluminium, alors qu’il représente 60 % des ventes dans le secteur.

BALANCE COMMERCIALE
Après une pointe en 2003 (solde positif de 119 millions de dollars), cinq ans plus tard, la balance commerciale encore favorable du marché des portes et fenêtres de métal redescend à 87 millions de dollars. C’est sous la barre positive de 1998. Le créneau des fenêtres en bois atteint, pour sa part, un sommet en 2005 (165 millions de dollars) avant de plonger à 96 millions de dollars en 2008. Mais il maintient tout de même une position supérieure au plancher d’il y a 13 ans (88 millions de dollars). Rappelons que cette compilation n’inclut pas non plus la vente des produits en aluminium.

Il faut préciser que l’effritement de la balance commerciale est majeur, considérant que la base du calcul s’exprime en dollars courants. Il va sans dire que l’appréciation du dollar canadien, la récession et la concurrence asiatique, ces trois dernières années, n’améliorent certes pas la situation.

VALEUR DES EXPORTATIONS
La valeur des exportations des industries des portes et fenêtres de bois et de métal connaît une période d’accélération à partir de 1998. Mais entre 2004 et 2008, ces industries perdent une bonne partie des gains obtenus. La première activité manufacturière est passée de 179 à 115 millions de dollars, la seconde de 123 à 97 millions de dollars.

Ces trois dernières années, la réduction des exportations s’accentue faiblement en raison de la force du dollar canadien, de la conjoncture économique difficile aux États-Unis.

REPOSITIONNEMENT DU MARCHÉ CANADIEN
Les entreprises évoluant dans le secteur des portes et fenêtres de bois et de métal ont bien réussi à repositionner les livraisons manufacturières à l’étranger sur le marché intérieur, surtout entre 2004 et 2007. Le premier créneau est passé de 304 à 524 millions de dollars entre 1997 et 2007. Le deuxième marché a explosé littéralement pour atteindre 687 millions de dollars contre 247 millions de dollars dix ans plus tôt. Aucune donnée récente ne permet d’affirmer que le redéploiement stratégique sur le marché domestique s’est accru ou s’est étendu à l’ensemble des exportateurs depuis trois ans.

EMPLOIS
Le nombre d’emplois a plus que doublé entre 1998 et 2008 dans l’industrie des portes et fenêtres, passant de 4743 à 9796 travailleurs. Depuis quatre ans, globalement, l’effectif se maintient, sauf dans les entreprises qui exportent.

Après la forte croissance entre 1998 et 2001 (3443 à 5129 travailleurs), l’effectif des manufacturiers de portes et fenêtres de bois perd du tonus jusqu’en 2007 (4190). Graduellement, les compressions ne cessent plus depuis. En ce moment, le plancher d’emplois d’il y a 13 ans se profile à l’horizon.

En revanche, les fabricants de portes et fenêtres de métal sont sur une lancée fulgurante entre 1998 et 2008. On dénombre 5606 emplois en 2007, contre 2300 neuf ans plus tôt. La difficulté à l’exportation et l’environnement d’affaires compétitif menacent sa progression depuis quelques années.

MISES À PIED
Entre 2002 et 2006, l’érosion de l’emploi est moins importante dans le secteur des portes et fenêtres. On parle d’une perte de l’ordre de 10 %. C’est un champ d’activité moins affecté par la compétition asiatique et la montée du dollar canadien, sauf en ce qui concerne les grands exportateurs. La grande majorité des manufacturiers évoluent dans un créneau régional et local.

Sans détenir des données fiables, il est loisible de croire que les compressions se poursuivent entre 2006 et 2009 : la récente enquête du Comité sectoriel met en évidence le fait qu’un manufacturier sur trois (32 %) procède à des mises à pied définitives en 2009-2010. C’est 62 % dans les grandes entreprises. Les fabricants prévoient également une réduction des effectifs en 2011 (22 %).

PRÉVISIONS DES VENTES
Les perspectives de consolidation et de croissance (légère) des ventes, signalées dans la plupart des organisations lors de la consultation du Comité sectoriel, pourraient générer de nouveaux besoins de main-d’œuvre et de formation. Dans le secteur des portes et fenêtres, 67 % des entreprises sondées prévoient une stabilité des recettes en 2010-2011, 34 % une hausse et 4 % une baisse. Les prévisions sont plus optimistes dans les entreprises de 10 employés et moins.

PRIORITÉS DE GESTION
Il faut considérer également une pression ascendante sur les besoins de personnel et de perfectionnement de la main-d’œuvre en emploi en raison des priorités de gestion qu’auront les fabricants d’ici à 2012, d’après le sondage du Comité sectoriel :

  • Réduction des délais de livraison (42 %)
  • Introduction des méthodes de production à valeur ajoutée (42 %)
  • Amélioration du service à la clientèle (41 %)
  • Changements technologiques et systèmes de production (26 %)
  • Hausse de la mobilité professionnelle (24 %)
  • Personnalisation des commandes (22 %)

SITUATIONS À AMÉLIORER
En 2009-2010, plus de six entreprises sur 10 (63 %) comptent 10 employés et plus dans l’industrie et manifestent des besoins de formation, besoins soulevés à l’occasion d’un sondage du Comité sectoriel. Les attentes augmentent passablement selon la taille de l’organisation, dès qu’elle compte de 11 à 25 employés et plus. Cette préoccupation traduit l’importance des situations à améliorer dans les usines :

  • Productivité (42 %)
  • Amélioration de la qualité des produits (37 %)
  • Accroissement de la polyvalence (35 %)
  • Utilisation optimale des équipements (24 %)
  • Réduction des délais de livraison (21 %)
  • Entretien préventif (18 %)

BESOINS DE MAIN-D’ŒUVRE
Un sondage récent du Comité sectoriel fait valoir que les manufacturiers interrogés s’attendent à une stabilité des effectifs entre octobre 2010 et avril 2011. C’est le cas dans une proportion de 61 % des entreprises. Près d’u n répondant sur quatre (36 %) prévoit une hausse des besoins, contre 3 % à peine qui craignent une baisse.